Le stress : quelles conséquences sur le corps et comment le maitriser ?

Le stress est une réaction de l’organisme que chaque individu a pu expérimenter au moins une fois dans sa vie. Il peut avoir un impact nocif sur la santé mentale ou physique, mais il est possible de le maîtriser en comprenant bien son fonctionnement.

Avant d’aborder la physiologie du stress, c’est à dire ce qu’il se passe en situation de stress concrètement dans votre corps, il est important de préciser le terme : le stress est la phase d’adaptabilité de notre organisme à une situation inédite, et qui de ce fait engendre différents types d’émotions.

Nous pouvons être stressé en aimant notre vie, et nous pouvons être insatisfait sans être stressé, il faut en être conscient pour comprendre l’origine des déséquilibres : somatopsychique, objet de cet article, ou psychosomatique ? Mais il est évident que si vous forcez en permanence votre corps à faire ce que votre mental refuse, c’est une forme de stress.

La gestion du stress est un des principaux outils de la naturopathie, comme la nutrition et l’activité physique. Le praticien doit expliquer à son client comment son équilibre interne est troublé par une mauvaise gestion du stress et comment y remédier ; entre famille et carrière, il ne s’agit pas d’inciter à tout changer, ce serait absurde et intrusif, mais plutôt à savoir comment équilibrer son système nerveux afin qu’il ne soit pas toute la journée sur le bouton « On », entraînant derrière lui une cascade de réactions sur la santé de l’organisme.

Tel un véhicule hybride, nous avons deux batteries dont nous tirons notre énergie : le système glandulaire et le système nerveux.

Pour décrire rapidement le système glandulaire, les surrénales, petites glandes en chapeau au- dessus des reins, par les hormones qu’elles sécrètent, sont les principaux réservoirs de vitalité de notre métabolisme. Lorsqu’elle sont fatiguées par trop de sollicitations et notamment trop de stress qui exige d’elles de fabriquer noradrénaline et adrénaline pour s’adapter, l’organisme bascule alors sur le système nerveux (autonome, c’est à dire celui qui fonctionne sans notre volonté), on parle alors de « vivre sur les nerfs » et l’expression est tout à fait juste.

Le système nerveux autonome, via son chef d’orchestre le fameux mais méconnu nerf vague (un pour la partie droite de notre organisme et un pour la partie gauche), fonctionne telle une balance d’autrefois, munie de deux plateaux qui recherchent constamment un équilibre : le système nerveux sympathique qui, de façon schématique assure le « faire », et le système nerveux parasympathique qui assure le « lâcher-prise » permettant au corps de se régénérer par la fabrication de toutes sortes de substances comme les sucs digestifs, salive, larmes, urine, etc..utilisant pour cela une hormone anti-inflammatoire. Les deux branches doivent absolument être équilibrées et stimulées équitablement. Chez la plupart des personnes, le sympathique est sur-stimulé et le parasympathique ignoré. Quand les surrénales et le système nerveux sympathique sont tous les deux à bout, c’est le « burn-out », les deux batteries sont à plat, le corps ne démarre pas. Et l’expérience montre que le temps de recharge peut être très très long…

Si vous êtes en permanence sur le « faire », et notamment à gérer de multiples informations, vous bloquez donc ce processus de régénération et de réparation, d’élimination des toxines, le résultat est d’acidifier votre organisme et de provoquer toutes sortes de troubles, sans calmer l’inflammation provoquée par cette « marche forcée ». Il faut donc trouver les moyens de passer sur ce fameux parasympathique régulièrement, afin que les deux nerfs vagues assurent pleinement leurs fonctions de rythme cardiaque, digestion et respiration. La liste est longue, mais il peut en être faite une description succincte :

  • la respiration est un moyen très simple, rapide et gratuit d’équilibrer le système nerveux : dans cet objectif, il faut respirer d’abord en gonflant le ventre, puis en moindre importance la poitrine, le nerf vague sera plus sollicité et de ce fait plus tonique. L’apnée du sommeil, fréquemment cause d’hypertension, doit être plus souvent testée pour cette même raison.
  • un sommeil réparateur est bien sûr la condition absolue à un système nerveux équilibré ; dans de nombreux cas d’insomnie ou de fatigue chronique, les solutions sont simples : conditions d’endormissement optimum, environnement sain (bruits, lumière, ondes), micro-sieste, mais aussi méditation, visualisation positive, écoute de musique spécifique avec port de casque…
  • l’activité physique, demandant une phase de récupération après l’effort, stimule naturellement le nerf vague. C’est pourquoi l’on ressent du bien-être après une séance (attention néanmoins à certains tempéraments pour qui une séance trop tardive dans la journée peut empêcher l’endormissement). La douche froide, plutôt le matin, produit un peu le même effet : si le froid force le corps à s’adapter, la phase suivante sera fortement réparatrice.
  • toutes les méthodes réflexes comme les massages, réflexologie palmaire ou plantaire, ainsi que l’acupuncture, active le para-sympathique.

Enfin, les relations humaines, essence même de la vie, sont indispensables à un système nerveux en bonne santé.

Bon été !

Par Agnès de Bentzmann