Manger à sa faim sans grossir

La fin de l’automne et l’hiver ne sont pas une période propice à l’amincissement, nous le savons par expérience et notre bon sens nous le confirme. 

En revanche, c’est un excellent moment pour découvrir les vertus d’une alimentation dense, chaude, réconfortante, qui limite les grignotages, renforce nos os, nos muscles et nos tendons. 

Les modes de « super-aliments » nous incite sournoisement et en toute bonne conscience à boulotter, et dans le meilleur des cas, à siroter toute la journée : amandes, baies de goji, fruits secs en tout genre, fruits, ou encore le fameux thé vert dont l’énorme mug à l’américaine nous console de celui de café, devenu totalement « alimentary » incorrect, tisanes drainantes qui fatiguent les reins…

Vous ne rendrez jamais d’aussi grand service à votre système digestif qu’en le laissant tranquille, mais d’un autre coté vous devez aussi fournir à la rate de quoi traiter tous les déchets, renforcer les muscles et les os et apporter une stabilité psychologique. Attention donc au jeun intermittent quotidien ; trois repas par jour bien pensés correspondent à la physiologie normale du métabolisme humain. 

Voici la bonne habitude de la saison froide qui vous gardera de bonne humeur et vous permettra de faire face à vos activités quotidiennes :

  • un petit déjeuner chaud et dense, à choisir son vos capacités digestives et votre tempérament.  
  • un déjeuner suffisamment protéiné et gras (viande ou poisson de préférence, environ 100g) avec des légumes cuits et un peu de féculents (possible de rajouter un peu de crudités racines comme carottes, radis, fenouil, betterave…)
  •  un diner comportant lui aussi des protéines mais plus légères et en petites quantités (un peu de crustacés, ou sardines à l’huile, un oeuf, quelques foies de volailles ou gésiers de canard..), légumes cuits et salades vertes (mâche, endives, laitue). 
  • Ajoutez épices (cumin, coriandre, cardamome, curcuma), fines herbes et arrosez le tout d’huile d’olive. Cette dernière recommandation est très importante pour la bonne digestion et l’apport en acide gras.
  • Fromages, laitages et desserts doivent être consommés de façon très occasionnelle. Ils perturbent la digestion et donc l’assimilation, sont source d’inflammation et favorisent la rétention d’eau.

Si vous n’arrivez pas à tenir jusqu’au diner sans manger quelque chose, plusieurs explications :

Vous n’avez pas assez déjeuné, que ce soit en quantité ou en diversité d’aliments, vous ne vous êtes pas assez hydratés (boire peu à la fois mais régulièrement de l’eau seule et de préférence chaude ou tiède), vous mangez trop vite sans insaliver et mastiquer vos aliments qui de ce fait sont mal assimilés, ou encore vous dînez trop tard. 

Le goûter est réservé à un enfant en croissance ; à la rigueur, prenez un fruit de saison au moins deux heures avant votre dîner pour qu’il soit bien digéré.

Les légumineuses sont à prendre avec modération car elles contiennent beaucoup de lectines (protéines développées par la plante pour se défendre et qui ne sont pas métabolisées par notre organisme). Mais elles sont intéressantes pour leur apport en fibres et donc pour le transit ; si leur composition en protéines est avérée, celles-ci sont assez difficilement assimilables car entourées de cellulose, les intestins fragiles le savent, limitez leur consommation à une cuillère à soupe par repas, et surtout faites les cuire suffisamment.

Enfin limitez à des occasions exceptionnelles gluten (surtout les produits à base de blé), produits laitiers (à part le beurre) et sucreries, ces aliments ne doivent pas faire partie de l’alimentation quotidienne. Offrez-vous quelques écarts, mais rectifiez le tir rapidement.

Grâce à ces trois repas consistants, faits d’aliments de qualité, vous mangerez à votre faim, sans ressentir de frustration et sans grossir. Enfin n’oubliez pas que l’eau et les graisses corporelles ne pèsent pas lourd comparées aux os et aux muscles. Vos vêtements sont de meilleurs indicateurs que votre balance.

Par Agnès de Bentzmann